Où l’on arrive au pied de l’abbaye et Guillaume fournit une preuve de sa grande sagacité.
Terme de botanique, « sempervirent », créé par univerbation du latin « semper », « toujours » en français, et « virens », « vert » ou « verdoyant ». Désigne un végétal qui est toujours vert. On peut lui substituer l’expression « à feuillage persistant » ou plus simplement « persistant », ou, pompeusement, « pérénifolié », employé pour les plantes ligneuses. C’est aussi une variété de chèvrefeuille.
Le texte original en italien utilise l’adjectif italien « sempreverdi », et la traduction du roman en anglais l’adjectif « evergreen » - tous deux construits sur le même modèle que l’adjectif latin « sempervirens » dans la traduction en français.
« le cheval préféré de l’Abbé ». Peut-être en rapport avec la couleur brune du cheval. Mais c’est surtout un jeu onomastique (référence à la philosophie)
Texte originel | Traduction |
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Omnis mundi creatura Quasi liber et pictura Nobis est in speculum | Toute créature du monde comme un livre, comme une image nous apparaît en un miroir. |
Traduction personnelle.
Ces vers sont extraits du Rhythmus de incarnatione Christi, XIIe siècle, attribué à Alain de Lille (voir cet article pour plus d’informations).
Variante du texte originel, qui dit « nobis est et speculum ». Eco joue sur la référence et déforme légèrement le sens du premier sizain. Les choses du monde ne sont plus perçues comme substances, mais comme reflets de leur substance. Par conséquent, les choses ne nous sont pas immédiatement sensibles.
Texte originel | Traduction |
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ut sit exiguum caput, et siccum prope pelle ossibus adhaerente, aures breves et argutae, oculi magni, nares patulae, erecta cervix, coma densa et cauda, ungularum soliditate fixa rotunditas. | qu’il ait une tête étroite et saine, des os saillants, de courtes oreilles pointues, de grands yeux, des narines épatées, le cou bien droit, une crinière et une queue fournies, des sabots bien ronds et solidement fixés. |
Cette description provient d’Isidore de Séville, Étymologies, 12.1.46.
Latin, « autorités » ou plus probablement « modèles qui servent d’exemples », rédigés par ces mêmes autorités.
En contexte, cette autorité est Isidore de Séville, dont la description canonique d’un cheval beau vient d’être citée par Guillaume. Isidore est Père et Docteur de l’Église, et c’est en tant que docteur que ses écrits font autorité. Il faut se rappeler qu’un auteur (auctor) est avant tout une autorité (même racine étymologique) qui écrit sur un sujet donné. Ainsi, dans le roman, les autorités sont alternativement les auteurs et leurs œuvres. Dans d’autres contextes, il peut s’agir de Dieu lui-même ou des Saintes Écritures qui, en ce qu’elles sont des révélations spéciales de Dieu, ont force d’autorité.
Latin, (selon contexte), « traces écrites trouvées dans les marges » ou « dessins drolatiques dans les marges ». Voir l’article.
Latin, « bains ». Il n’y a plus lieu de faire la différence entre bains public et privé, hors de propos à l’époque médiévale.
Ancien français, « jamais » par emprunt au latin « unquam », « quelque fois/jamais » selon contexte. L’effet est archaïsant dans « oncques ne vis », avec effacement du pronom tonique sujet « je » et position initiale de l’adverbe négatif « oncques ».
Grec ancien, « ordre », mais aussi « monde ».